Afin de financer leurs dépenses d'investissement, les collectivités locales doivent avoir accès, conformément à la loi, au marché national des capitaux.
L’article 9 de la Charte vise à assurer aux collectivités locales des ressources financières suffisantes. L’autorité légale d’exercer certaines fonctions serait dépourvue de sens si les collectivités locales étaient privées des moyens financiers requis à cette fin. L’Andorre n’a pas ratifié l’article 9, paragraphe 2 ; l’article 9, paragraphe 5 ; et l’article 9, paragraphe 8, de la Charte.
En Andorre, les ressources financières des municipalités sont constituées des impôts et taxes qu’elles prélèvent, des impôts partagés avec le Gouvernement auxquels viennent s’ajouter les fonds provenant du budget général. Les principes relatifs aux ressources financières sont directement énoncés par la Constitution (articles 80.2 et 81), tandis que les modalités de leur application sont fixées par des lois qualifiées ou ordinaires.
Au moment de la visite de la délégation du Congrès, une négociation tripartite entre le Parlement, le gouvernement et les municipalités était en passe d’être finalisé. Engagée il y a trois ans, elle vise à réformer l’intégralité du système des transferts (en l’adaptant aux compétences de fait des municipalités et au nouveau cadre fiscal national résultant de l’introduction d’un système complet d’impôts directs comme l’impôt sur le revenu et l’impôt sur les sociétés), elle est sur le point d’aboutir. En outre, les critères de répartition des transferts entre municipalités doivent également faire l’objet d’une révision afin de tenir compte des nouveaux paramètres et de respecter le principe de solidarité avec les municipalités dont les impôts locaux génèrent moins de recettes. Les paroisses les moins économiquement favorisées recevront une compensation, dans la mesure où elles sont moins à même de générer leurs propres ressources. Dans cette optique, certaines asymétries ayant un impact sur le budget ont été identifiées et pourraient créer un lien de dépendance entre les dépenses liées à l’exercice de compétences spécifiques et le transfert de fonds prélevés sur le budget de l’État.
En ce qui concerne les dispositions non ratifiées de la Charte, les rapporteurs sont convaincus que la réforme en cours sur les transferts et les compétences – dans le cadre de laquelle les collectivités locales ont été dûment consultées – sera mise en œuvre dans le respect total des principes pertinents de la Charte. En d’autres termes, une fois ladite réforme adoptée, plus aucun obstacle ne s’opposera à la ratification par l’Andorre des paragraphes 2 et 5 de l’article 9.
La question de la ratification éventuelle par l’Andorre de l’article 9, paragraphe 8, est plus compliquée, ce pays ne disposant pas de marché national des capitaux et les collectivités locales étant par ailleurs trop petites pour avoir accès au marché financier international.
Les rapporteurs considèrent que les exigences énoncées à l’article 9 de la Charte sont pleinement respectées en Andorre. En ce qui concerne les dispositions non ratifiées, ils considèrent que plus aucun obstacle sérieux ne s’oppose à la ratification des paragraphes 2 et 5. Par conséquent, ils encouragent les autorités andorranes, une fois la réforme définitivement approuvée, à ratifier ces dispositions.